PEDRO FIGARI

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PEDRO FIGARI et JULES SUPERVIELLE

"Retrato" (Portrait de Jules Supervielle)  (et ses fantômes...?) par Pedro Figari - 50x69 cm

 

Je ne connais pas l'origine de l'amitié de Pedro Figari avec toute la famille Supervielle. Je sais que même quand il était encore un   "peintre de dimanches", il allait avec ses pinceaux et ses toiles à la ferme des Supervielle à Santa Lucía, près de Montevideo. Comme preuve de cette rélation, les trois neveux de Jules sont arrivés a posseder de belles collections de ses tableaux.
        Avant de la partie de Figari pour Buenos Aires, où il est finalmente allé poussé par Supervielle, celui-ci insistait sur Paris, où il a finalement transporté les tableaux pour la première exposition.  
        Figari était le grandpère de ma mère, et Jules étati marié avec Pilar Saavedra, une tante de mon père, et il a souvent fait cadeau d'un tableau dans la famille Saavedra, où ils étaient tous très conservateurs, reçu sans doûte avec scepticisme (tel que poète, il ètait un  peu "fou", et sa peinture semblait des "vermicelli collés"...).
        L'amitié fut interminable, autant que quand Figari est mort, leur projet était que Figari illustrerait de ses dessins un livre par Supervielle.
                                                            Fernando Saavedra Faget.

 

PREFACE -  Transcription d’une page écrite pour l’album édité par la Comisión Nationale de Beaux Arts à Montevideo en 1945.

Il avait commencé par étre un peintre des Dimanches et voilà qu’il colore, illumine et enchante toutes nos semaines. Peindre fut toujours pour lui comme le cadeau d’un jour de fête. C’était le rectangle lumineux de la joie dans une vie qui ne fut pas pour lui sans amertumes. Jamais il ne s’est ennuyé devant une toile et il a toujours réussi à nous faire partager son plaisir, sa tenderse pour le sujet, son émerveillement.
         En aucun sens, Figari n’est un peintre de natures mortes. Sa peinture est mouvement. Il aime tout ce qui bouge: les danses, les couples, les chevaux, les diligences, les nuages et donne des ailes même aux maisons et aux arbres. Tout s’anime prodigieusement sous nos yeux et pourtant tout reste à sa place exacte.
        A la recherche des jours écoulés, cet évocateur du temps qui n’est plus a trouvé le moyen d’être dans les meilleurs termes avec l’avenir qui semble étre aussi son complice. Se toiles vieillissent admirablement, je veux dire qu’elles restent jeunes, ne perdant jamais rien de leur fraîcheur initiale. Et sa gloire ne fair que grandir.
S’il dérive de Bonnard, de Vuilard, de Van Gogh, les influences qu’il a subies n’ont fair qu’exalter sa propre personalité et jamais la peinture française ne devint, comme chez lui, si authentiquement “criolla”.
        André Gide a dit qu’un nouveau poète remet tout en question. On pourrait dire autant de ce grand coloriste qui a réhabilité le sujet dans la peinture sud-américaine et donné aux larges évocations du passé une grâce, une saveur et des accents jusqu’à lui inconnus dans ces terres.

Jules Supervielle